Née en 1860 dans le Connecticut, Charlotte Perkins Gilman était une nouvelliste, romancière, poète, essayiste, sociologue, éditrice et féministe américaine. Le papier peint jaune, également traduit en français par La séquestrée, est sa nouvelle la plus célèbre. Alors qu’elle souffrait de dépression, l’autrice a eu affaire à un médecin renommé, Silas Weir Mitchell, qui prescrivait aux femmes souffrant de dépression nerveuse des cures de repos strictes : enfermement, réclusion, absence totale d’activité intellectuelle. Un disciple de ce médecin aurait d’ailleurs prescrit cette même « cure de repos » à Virginia Woolf.
Dans cette nouvelle, la narratrice, qui vient d’accoucher, s’installe dans une résidence pour l’été avec son mari, sa belle-sœur et la bonne d’enfant. Afin de soigner un état dépressif (post-partum), le mari, un médecin, la confine dans une chambre au papier peint jaune à demi arraché. La chambre, présentée comme une ancienne nurserie, devient cellule. Il est d’ailleurs dit, dès la deuxième page, que des barreaux sont posés aux fenêtres. Lors de ses longues heures de solitude forcée, la narratrice scrute les motifs sur le mur qui commencent à se mouvoir. Elle y décèle des formes, des champignons, et puis une femme, séquestrée sous les arabesques jaunes.
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